Lorsque l’Etat décide de densifier, il établit des « Plans localisés de Quartiers » (PLQ). Cet outil impose des règles de construction qui impactent durablement la vie des habitants du périmètre concerné, presque toujours sans leur accord. Cette pratique a vu pousser à Genève des barres d’immeubles sans âme au détriment de quartiers historiques tels que les Allières et le Mervelet, ainsi que la destruction rapide de notre biodiversité, notamment d’arbres centenaires.
Pour contraindre l’Etat à tenir compte de l’avis de la Commune, respectivement des Citoyen.ne.s, le comité d’initiative vise une modification des articles 5A et 6 de la Loi générale sur les zones de développement (LGZD).
S’il est vrai que la « concertation » avec les Citoyen.ne.s (art. 5A LGZD) est aujourd’hui ancrée dans la loi, l’article 6 prévoit que le préavis des Communes concernées par un PLQ ne soit que consultatif. De ce fait, lors de séances de consultation, l’Etat se limite à exposer des présentations unilatérales de PLQ, sans réel dialogue avec les premiers concernés. Ainsi se joue l’avenir des quartiers et du paysage urbain à Genève, à l’exemple de la Promenade Charles-Martin à Genève ou de Malagnou Paumière à Chêne-Bougeries.
L’initiative législative cantonale « Pour un Urbanisme plus Démocratique » propose de modifier cette procédure au moyen des quatre principes suivants :
- Modifier la procédure d’adoption d’un PLQ pour que l’Etat soit obligé de tenir compte de l’avis de la Commune, respectivement des Citoyen.ne.s en cas de référendum lancé contre l’avis de la Commune, tout en respectant les densités prévues par la LGZD.
- Donner la possibilité à la Commune et/ou aux propriétaires des parcelles concernées par un PLQ de modifier ou d’élaborer une alternative à ce dernier dans le délai et le cadre fixé par la loi.
- Proposer une votation communale en cas d’existence de plusieurs projets alternatifs.
- Renforcer la mise en œuvre et la crédibilité de la loi sur la concertation en permettant d’aboutir à de véritables consensus.
En somme, le comité d’initiative, qui a reçu le soutien de plusieurs associations de sauvegarde du patrimoine bâti et arboré (SOS Patrimointe – Contre l’enlaidissement de Genève ; Sauvegarde Genève, Pic-Vert et 47 associations de quartier), souhaite au travers de son texte mettre un terme aux longues barres d’immeuble sans âme et donner la possibilité aux Citoyen.ne.s de vivre dans des quartiers plus conviviaux et mieux intégrés.
Le comité remercie toutes les personnes, associations, groupements qui soutiennent cette initiative et les perspectives réjouissantes d’un urbanisme plus démocratique et plus harmonieux pour notre canton.